LEXIQUE SUR LA DEMARCHE MERCATIQUE 

chaos : vient du grec "kaos" qui était l'état précédant la création du monde. il ne s'agit pas ici de désordre ni d'odre, mais bien des deux à la fois. C'est donc un état non immédiatement compréhensible, un désordre apparent, mais dont l'ordre jaillira un jour, sans que l'on sache bien quand ni comment, ni pourquoi.
"Le chaos suggère le jeu apparemment désordonné qui se déroule entre plusieurs facteurs. A tout moment, chaque facteur peut agir seul ; pourtant quand on prend du recul pour observer un tableau plus vaste, il devient écident que les facteurs  sont liés inextricablement, se renforçant mutuellement, chacun d'eux et tous ensemble étant en jeu tout au long du processus. C'est ce jeu réciproque qui permet aux gens de trouver un sens aux questions d'intérêt public et de se les approprier. D'où le terme  chaos positif ."



Le cocooning ou quand le coin du feu devient le centre du monde :
Les 20 - 30 ans sont devenus des gens de maison, la leur. Les voilà qui redécouvrent les charentaises, le trivial  poursuit et le pyjama en pilou. Cette toute récente importation d'Amérique s'appelle le cocooning. Une mode ? plutôt un mouvement qui devrait durer. Du moins tant qu'il y aura des homes.
" Les yuppies sont fatigués: Et soudain l'Amérique devint une immense patate, un bas ventre blanc et mou. le cocooning et son expression existentielle le couchpotato (littéralement pomme de terre sur canapé) est né aux Etats Unis avec l'émergence du sida comme maladie sociale. " le cocooning sera le phénomène urbain marquant de la fin des années 80", affirmait en 1986, dals le "New Yorker", la spécialiste en comportements et publicité Faith Popcorn (son vrai nom!) Les yuppies éprouveront le désir suprême de ne plus bouger de chez eux le soir, de vivre dans le confort et la sécurité du triangle formé par la télé-magnétoscope, le réfrigérateur et le divan". Premier symptome deu phénomène , les ventes de magnétoscopes à New York ont quintuplé de 1982 à 1986, la courbe poursuivant sa progression ascensionnelle depuis.Le krach d'ocrobre 1987 a accéléré ce "retour au foyer".
Phénomène d'enlisement, le cocooning est celui d'une époque en quête d'un nopuveau souffle: l'argent facile des années Gatsby avait supplanté les sexe avant d'être à son tour frappé d'opprobre . Soudain inquiets, doublement atteints da,s leur identité (le sexe et l'argent), les jeunes riches se sont réfugiés dans les valeurs aristocratiques (propriété, traditions, argenterie de famille) ou , à défaut, dans les sains plaisirs du chez soi. ce lieu que le romancier Terence Wallace (méchamment) décrit comme le "cloaque du salon".        Philippe Romon


la mercatique est un domaine en évolution constante car dépendant des mutations de l'environnement (économique, technologique, démographique, juridique, social, culturel...)
la mercatique n'est pas une science exacte et son approche varie selon les auteurs de même que son champ d'application.
a) l'Américain Philippe Kotler définit la mercatique comme la "satisfaction des besoins des consommateurs"
" le marketing est un mécanisme économique et social par lequel individu et groupes satisfont leurs besoins aui moyen de la création et de l'échange de produit et autres entités de valeur pour autrui".
b) La Commission de terminologie (présidée par François Perroux) a défini en 1973 le concept de mercatique comme:
" l'ensemble des actions qui dans une économie de marché ont pour objectifs de prévoir ou de constater, et le cas échéant de stimuler, ou susciter, ou renouveler les besoins du consommateur en telle catégorie de produits ou de services et de réaliser l'adaptation continue de l'appareil productif et commercial d'une entreprise aux besoins ainsi déterminés".
c) Arrêté du 18.2.87 définit la mercatique comme:
"l'ensemble des actions destinées à détecter les besoins et adapter en conséquence et de façon continue la production et la commercialisation."

"le turbocapitalisme en France s'il arrive dans un délai si rapproché qu'il excède la capacité des individus, ceux ci seront frappés de plein fouet. En France la mondialisation est freinée par le protectionnisme de l'union européenne et celui qui découle de la traditionnelle tutelle de l'Etat. mais votre pays , la France se trouve aujourd'hui à la croisée des chemins."
                                                Edward Luttwak , économiste américain auteur du "Rêve américain en danger"
                                                Ed. Odile Jacob - Paris 1995 - Compte rendu dans le Monde du 4/5 Juin 1995


postmodernité et tribalisme :
La postmodernité est considérée par un nombre croissant de chercheurs en marketing comme un cadre conceptuel majeur permettant de mieux comprendre les changements sociétaux actuels et notamment les mouvements de la consommation (Badot et Cova 1992; Brown 1993 et 1994 )
Dans la lignée des travaux de Michel Maffesoli (1988,1990 et 1993), certains font ainsi ressortir que la dynamique sociale, caractéristique de l'ère post-moderne, est faite d'une multiplicité d'expériences, de représentations, d'émotions quotidiennes très souvent mal comprises. Alors qu'une telle dynamique est, la plupart du temps, expliquée par le rétrécissement de l'individualisme, ils mettent l'accent sur le développement du tribalisme  comme ultime métamorphose du lien social.
la notion de tribu renvoie à la résurgence de valeurs archaïques particularismes locaux, accentuation spaciale, religiosité, syncrétisme, narcissisme de groupe dont le dénominateur est la dimension communautaire. Ces communautés émotionnelles qui cherchent à réactualiser  l'idéal communautaire de quartier ou de village ne sont pas forcément définies spatialement, car certaines utilisent toutes les ressources des nouveaux moyens de communication (microordinateurs, Minitel, Internet...) pour former des tribus virtuelles où le face à face et la co-présence physique ne sont pas toujours obligatoires.
Mais attention, parler de communauté dans une période post moderne ne signifie pas un retour à la communauté fermée traditionnelle.
La communauté postmoderne est plus volatile, plus éphémère, car chaque personne garde son autonomie, et le  libre choix de s'en extraire quand bon lui semble. Elle se situe, en fait, de manière peu définie encore, en tension entre la communauté traditionnelle et l'agrégation moderne. Elle est fragile et non explicite. Elle a donc besoin de supports pour faciliter et confirmer la réunion des personnes.
Les conséquences de ce néo-tribalisme sont importantes pour la compréhension du comportement du consommateur. La personne post-moderne cherche moins dans la consommation un moyen direct de donner un sens à sa vie, qu'un moyen de se lier aux autres dans le cadre d'une ou plusieurs communautés de référence. Communautés qui, elles , vont lui permettre de donner un sens à sa vie. Le système de consommation n'est alors plus perçu comme premier et se servant du lien social, mais comme second et au service du lien solcial (Bernard Cova  -  1995)


Les Socio-Waves ou "Courants Socio-culturels" sont le "hit parade" des courants de pensée, des valeurs dominantes,des centres d'intérêt les plus attractifs, des idées à la mode, des principes directeurs, des héros exemplaires, des tabous et obligations, des grandes peurs, des aspirations majeures prioritaires.
Les socio-waves décrivent un Climat Social général, une ambiance, une anthropologie culturelle de l'époque dans une société donnée.


Les styles de vie recoupent à la fois des modes de comportements pouvant être directement observés et des aspects plus cachés de la vie d'une personne et susceptibles d'agir comme déterminants de ses comportements , comme les valeurs, les attitudes, les opinions (Hustad et Pessemier , 1974)
Pierre Valette Florence en trouve l'origine chez Aristote qui dans sa Rhétorique parlait déjà de "l'éthos" (ou habitus" en latin) qui permettait de caractériser les manières d'être, la façon de vivre, le statut et le caractère d'un individu.
Il inspira son disciple Théophraste qui décrivit trente profils psychologiques de son époque dans "les Caractères"
Plus proche de nous, on retrouve les portraits de Gidon et de Phédon dans les Caractères de La Bruyère en 1688-94.
D'un strict point de vue historique, il semble que la première citation du terme de "style" apparaisse chez le philosophe anglais Robert Burton (1577 - 1640)  "stylus virum arguit" = notre style nous révèle. et un siècle plus trad le naturaliste Buffon écrira :""le style est l'homme même"
Enfin au XIXè siècle c'est l'allemand Adlerjung qui en 1811 emploie "style de vie" et le sociologue Max Weber qui le définit comme "un moyen d'affirmation et de différentiation des statuts sociaux".
Dans le domaine de la sociologie, peu de travaux ont poursuivi l'approche de Weber.
En France, en particulier, la plupart des travaux se sont attachés à décrire les styles de vie de groupes sociaux bien particulier, tels les habitants d'une ville ou d'une banlieue (Kaes, 1963), les membres d'une profession (Boltanski, 1982), les étuduants, et les professeurs etc..( Bourdieu et Passeron, 1964; Baudrillard, 1970).
L' intérêt de ces approches est de montrer que les styles de vie ne sont pas seulement déterminés  par des critères démographiques ou économiques, mais également par des critères psychologiques ou sociologiques comme les centres d'intérêt, le goût, le niveau d'éducation et l'adhésion à certaines valeurs morales.
Les Styles de Vie des années 90 à 95 voient les mentalités des années 80 se transformer pour échapper un moment à la prise de conscience d'une mutation de société. ( Pierre VALETTE-FLORENCE , op cité)


les Contestataires ne sont plus qu'une faible minorité déclinante, dans le prolongement des anciens Décalés.
Les Ambitieux perpétuent ce qui reste de l'esprit d'entreprise des anciens Activistes et Aventuriers mais d'une façon complètement individualiste et opportuniste au jour le jour., sans projet.
Les Matérialistes se recentrent sur la défense des acquis matériels plutôt que sur la qualité de vie des Ex-recentrés.
Les Notables confirment la renaissance d'un conservatisme sûr de soi.
Les Cocooners sur le plan du confort matériel privé indiquent une prise de conscience et une tentative d'adaptation "centriste" du corps social, la recherche du juste milieu du consensus non conflictuel, d'un certain immobilisme prudent.
les Networkers  recherchent une forme de consensus non conflictuel et une prudence sur le terrain de la vie sociale et politique.
NB : Aux Etats Unis le Groupe SRI propose le système des VALS c'est à dire Value and Life Styles


les stéréotypes
Schèmes enracinés dans l'affectif et qui orientent notre perception de soi, des choses et des autres pour parfois s'y substituer, et surtout les représentations dans lesquelles une communauté se reconnaît et reconnaît les autres, qu'elles soient métalinguistiques (l'espagnol est une langue sans article partitif) ou métaculturelles (institutions, mythes, histoire scolaire etc.... les stéréotypes constituent un ensemble de traits censés caractériser ou typifier un groupe, dans son aspect physique et mental et dans son comportement.
Cet ensemble s'éloigne de la réalité en la restreignant , en la tronquant et en la déformant. L'utilisateur  du stéréotype  pense souvent procéder à une simple description , en fait il plaque un moule sur une réalité  que celui-ci ne peut contenir. Une représentation  stéréotypée d'un groupe ne se contente  pas de déformer en caricaturant , mais généralise  en appliquant  automatiquement le même modèle rigide à chacun des membres du groupe.
De quoi est composé un stéréotype ?  Tout d'abord il convient de noter l'élément de simplification  qu'il constitue; la réalité est simplifiée avec, pour résultat, non pas une clarification mais une mise à l'ombre d'éléments essentiels à la compréhension.
cette simplification procède d'un choix limité d'éléments spécifiques, d'omissions conscientes et de simples oublis. Que cette sélection cognitive soit volontairement orientée ou non (y-a-t-il un inconscient social comme il y a un insconscient linguistique ?)  ne nousintéresse qu'en seconde analyse.
Le stéréotype tend également  à englober toutes les unités de la catégorie qu'il prétend cerner en quelques traits. Un individu  appartenant au groupe visé se verra  appliquer d'office  le même schéma  de comportement , de mentalité , de qualités ou de défauts . le stéréotype  est donc également généralisation . Il représente pour  le domaine culturel  , ce qu'est le phénomène de surgénéralisation phonique  ou morphosyntaxique. le locuteur natif ou non , va s'efforcer de poser une régularité là  où elle n'existe pas en simplifiant  certains paradigmes irréguliers.C'est un mécanisme bien connu de l'interlangue. Pourquoi ne se reproduirait-il pas lorsqu'il s'agit de passer de la compétence linguistique  à la compétence socioculturelle ?
Stéréotyper, c'est utiliser le même concept  ou le même groupe de concepts  pour définir les éléments d'une catégorie sans  se soucier des exceptions ou sans se demander dans quelle mesure le contenu du stéréotype ne s'appliquerait pas justement mieux aux exceptions elles mêmes.
Quand un étudiant étranger, répondant à une enquête, déclare: " la France , pour moi, ça évoque le romantisme, la langue est romantique, c'est le pays de la mode et de l'amour ", il est victime d'un stéréotype, sorte de composition sémantique  toute prête, organisée autour de quelques éléments symboliques simples qui viennent immédiatement remplacer ou orienter l'information objective ou la perception réelle. Structure cognitive acquise et non innée, soumise à l'influence du milieu culturel, de l'expérience personnelle, d'instances d'influences provilégiées comme les communications de masse, le stéréotype plonge ses racines dans l'affectif, l'émotionnel  car il est lié au préjugé qu'il rationnalise et justifie ou engendre. Ainsi conçu, le stéréotype est constitué  par l'image que l'on se fait de son propre groupe national ou autre (autostéréotype) ou des autres groupes nationaux (hétérostéréotype). Cette image prend forme de généralisation, s'appliquant avec une large extension aux membres d'un groupe national déterminé. ce sont aussi les opinions ou les jugements sur les Anglais, les Allemands, les Arabes, les Africains etc...
NB 1 :  Liste des articles consacrés au stéréotypes et à la perception interculturelle. 
NB 2 :  Voulez- vousjouer à décoder les stéréotypes nationaux et découvrir les 15 pays cachés ?
Cliquez ici et bonne chance 


NB 3:  la notion de "style collectif" est due à Scavée et Intravaia dans "le Traité de stylistique comparée : Analyse comparative de l'italien et du français"; Didier Bruxelles - 1979.
Deux chercheurs de l'Ecole des Interprètes Internationaux de l'Université de MONS en Belgique ont cherché à élaborer une sylistique comparée appliquée à un enseignement des langues et indirectement à la traduction. Leurs recherches les ont conduit à définir une instance intermédiaire entre la stylistique  comparée, discipline qui étudie les possibilités expressives de la langue et le style individuel qui concerne le choix de l'une ou l'autre de ces possibilités, opéré en discours  par le sujet parlant. Cette instance intermédiaire c'est le style collectif, choix préférentiel proptre à toute une collectivité  qui parmi toutes  les possibilités d'expressions affectives, privilégie certaines d'entre elles selon un mode de sensibilité particulier.
Une étude du style collectif italien  permet de relever un étymon spirituel, celui du baroquisme italien: goût pour les contrastes, libre cours à la sensibilité, ouverture à l'innovation, emphase et souci du détail.


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