Monsieur Maxime NEMO

Né en Touraine en 1888, M. Maxime Nemo fait preuve, dès l’âge de 10 ans, de réelles dispositions dans l’art de dire. Il est présenté à la reine Victoria, à Jules Claretie, à Coquelin ainé, à Sarah Bernardt, à Pierre Loti, et, pendant 10 ans se fait entendre dans des concerts, en France, en Suisse et en Belgique.

De 1910 à 1914, M.Nemo et sa jeune femme vivent un peu en dehors du monde – hivers à Cannes, l’été sur les bords du lac d’Annecy. De nouvelles préoccupations le sollicitent, et, à côté de l’artiste, l’homme social tend à s’éveiller.

La guerre arrive. M.Nemo, mobilisé ne reprend sa vie personnelle qu’en 1919. la guerre a beaucoup appris à ceux qui ont voulu écouter. Il songe à créer un organisme qui servirait de liaison entre les diverses forces intellectuelles. L’individualisme, l’isolement sont partout, et arrêtent toute vie vraiment sociale, et, sous l’empire des nécessités nouvelles, tout tend à se matérialiser. C’est alors que «  l’Ilôt » est fondé. « Il faut, dit M.Nemo, rapprocher la poésie des hommes et en faire sentir le principe vital ».

Son initiative ne tarde pas à être encouragée par de précieux éloges. « Je suis persuadé, lui écrit Henri de Régnier, que la beauté n’est inaccessible à aucun de ceux qui viennent sincèrement à elle. Beaucoup ont besoin d’y être guidés et c’est à ce besoin que répond l’œuvre que vous entreprenez et qui peut donner d’excellents résultats. Je ne peux que l’approuver et vous dire toute la sympathie qu’elle m’inspire. »

Et M.Nemo part, faire connaître la poésie de son époque, celle de Verhaeren, des symbolistes. Il annonce les tempéraments nouveaux, porteurs  de l’âme nouvelle, Duhamel, André Gide, Walt Whitman, cherchant toujours à souder plus intimement la pensée de son temps à la période qu’elle exprime et ceci, dans le désir d’un complet développement de l’esprit humain.

Son passage soulève partout le plus complet enthousiasme. Il suffit, pour en juger, de lire, entre autres témoignages, ceux de M.Le Recteur de l’Académie d’Aix, de M.le Doyen de la faculté des Lettres de Grenoble, de M. Le recteur de l’Académie de Dijon, de M. le Ministre des Sciences et des Arts de Belgique et de nombreux chefs d’institutions.

La Presse salue son initiative et son passage avec la même sympathie. De l’Express du Midi 1920 : " ce choix de scènes (le Cloître) fut remarquablement interprété. Il est extrêmement rare de voir jouer de telles œuvres en province, et tous les lettrés de Toulouse auraient dû s’y donner rendez-vous. "

Du Cri de Toulouse, Revue de février 1920 : « Qu’est-ce que l’Ilôt ? Les artistes et les littérateurs qui composent ce groupe veulent donner à l’art une importance sociale, et montrer le bienfait que l’homme peut retirer de son contact avec le beau. Le rôle de l’art pourrait être immense, et il est vrai que nous faisons très peu de chose en France pour répandre l’esprit. Quand on songe aux pauvretés lamentables qui se prônent, on ne peut que féliciter les esprits énergiques et indépendants qui se proposent cette tâche noble entre toutes : éduquer l’homme en lui inspirant le sens et le respect du beau. »

M.Nemo est le type de l’artiste moderne qui suit son époque, l’aime et cherche à la résumer.

BOURG Imprimerie du « Journal de l’Ain » 1923

Société d’émulation de l’Ain

Le Symbolisme en France

Conférence donnée le 3 février 1923 à 20h45 à la Salle des Fêtes de Bourg

par Monsieur Maxime NEMO

Pages lues & commentées au cours de la conférence

Eventail Stéphane Mallarmé

Bateau Ivre Arthur Rimbaud

Chanson Maurice Maeterlink

Elégie et Incarnation d’Albert Samain

Douceur du soir Georges Rodenbach

Art poétique Paul Verlaine

Notre compagne Jules Laforgue

Le Passeur d’eau Emile Verhaeren

Le Vase Henri de Régnier.