LA CREATION
"La forme créée par un artiste est la prière
adressée par lui à la divinité , mais cette
prière est acte" Maxime NEMO ( le 28 Aout 1927)
LA CIVILISATION
- Rechercher l'état de civilisation actuel - qu'entend-t-on par Civilisation ?
- La Civilisation me paraît être l'état humain le plus perfectionné,
c'est à dire le plus apte à assurer à la personne
humaine le libre déceloppement des forces naturelles
dans les limites de la raison, donc de cet équilibre
mental qui, tenant compte de la necessité de l'instinct, tend
cependant à l'harmoniser avec la vie de l'ensemble, à
l'accorder avec la loi que toute société suppose.
La Civilisation est une pensée que la vie éblouit,
en raison des virtualités qui paraissent innombrables et de
toutes natures- et qui profondément conservatrice de ce principe
vital cherchera:
1° le moyen de l'assurer à l'homme;
2° de lui permettre dans cette certitude de s'épanouir librement. (ce qui suppose d'élémentaires et fortes disciplines)
La Civilisation est essentiellement harmonie si, par harmonie , nous entendons selon Philolaüs:
"unification du multiple composé et l'accord du discordant" (Pensée Grecque
Dr L .Robin.cit) Donc bien loin de nous étonner, les divergences
doivent nous apparaître comme les mauvaises tensions d'une
puissance naturelle incalculable que notre pensée -
c'est là la Civilisation a pour objet de respecter en la
réduisant au point de rendre la société
humaine supérieure parce que plus aimable à
l'individu que son isolement primitif.
Mais le propre de la civilisation est de fondre ces
divergences innées en un tout s'élargissant
sans cesse: individualité enfin réalisée,
finamisée, cité, nation , continent, glob. La
Civilisation a donc dès l'origine ce but "elle associe
l'individu à une collectivité sans cesse agrandie.
Sans dissoudre la première , elle doit organiser l'autre de
façon qu'elle corresponde à une expansion de
l'individualité moins atteinte - sans cesser de même
moins contenue - par le groupe élargi que par
l'association étroite.
DE L'INDIVIDU DANS LA SOCIETE MODERNE
N'y aurait-il pas lieu d'examiner si le développement social moderne n'est pas ................en principe social.
Il est entendu que la forme la plus vivante est dans
l'individu et que de tous temps c'ets à la réussite de
son activité que pense l'individu.
Tout de même il enfermait cette force active dans un
principe qui le dominait : tribu, cité, clan, monarchie,
nation;il s'attacherait à uneidée puissante suceptible
d'aider à son développement mais pour cette
liaison, l'individualité acquérait un pouvoir
général qui le désindividualisait.
La naissance de la puissance industrielle va-t-elle lui conserver cette
part idéale qu'il assignait - l'individu- à son
développement ? Il ne semble pas que la forme actuelle lui
propose une activité générale aussi
précise , aussi tangible, car il paraît indiscutable que
selon la démonstration de "Deler, si"(?) , il y a a
incoordination entre l'économique et le politique, entre
l'idéal et le positif.
L'idée de nation est la dernière de nos
idéologies, de nos principes généraux de ces
cause, en même temps que (montrées ?) coordonnantes de
notre activité.
Or, d'une part, le principe économique a pour le moins
décuplé sa puissance en 50 ans et d'autre part il
s'est dénationalisé. Nous assistons à un
renversement et c'est lui qui légitime le sens
préparatif attribué par les marxistes au mot
"idéologie". La grande démonstration qu'il faut rendre
évidente - est l'écrasement du fait pensé
par le fait réel - L'idée de nation ne symbolise la vie
collective que pour les ignorants volontaires ou candides .
Dès lors l'individu - et l'on peut, tant l'ignorance est
grande encore des conditions réelles de la vie actuelle -
l'individu social se développe au nom d'un principe faux , dont
son développement lui démontre la fausseté pour
peu ou que sa réflexion ou que la somme de ses
intérêts grandisse. Dans le premier cas, il
s'incline ou s'insurge, selon sa nature, dans le second accordant
toute son importance au phénomène économique
, il parle hypocritement une étiquette que chacun de ses gestes
rend mensongère. Mais il suffit dans chaque nation d'une crise
économique aigüe pour que la réalité
de sa personne foncière éclate et
lorsque les placements nationaux s'avèrent insuffisants ou
semblent menacés par un contrôle trop rigoureux , la somme
des intérêts individuels se transporte et
s'incorpore dans un système économique
étranger à l'idée de nation mais capable de
la mieux garantir ou de mieux présenter les
intérêts privés.
La conséquence d'un tel fait est la destruction de
l'idéal social. En face de leur réflexion - l'Allemagne,
la France, les Etats Unis en ont fourni des exemples probants et
n'existeraient-ils pas par la superbe connaissance de l'humain suffit
à l'indigner - le principe abstrait idéal de
l'activité sociale de l'homme est contredit par l'orde des faits
chaque jour plus dominateur et il n'est pas besoin d'un don
de prophétie profond pour affirmer que la desctruction de
l'activité individuelle de l'homme est rongée par une
contradiction qui la détruit rapidement.
L'idée de spéculation ou d'attachement à un but
seulement économique peut-il être générateur
d'une puissance sociale, d'une vertu idéale ?
"La Civilisation " ai-je
écrit le 6 octobre 1932 à Jean Richard Bloch
est le but de l'humain mais quel est le but de la civilisation ,
Renverser la phrase n'est pas suffisant pour procurer une
réponse.On peut certes la renverser , mais en ce cas, on
s'enferme dans la limite de deux abstractions qui se
répondent perpétuellement: humain - civilisation -
civilisation - humain sans jamais se définir l'un par l'autre.
Leur liaison est certaine, leur jonction est réciproque mais ne
conduisent à rien d'immédiatement intelligible. Le but de
l'enquête serait de vider les poupées de leur son et
de les articuler, si possible.
La PAIX d'Ernst GLAESER (1929)
En Allemagne, à la fin de la guerre de 1914-1918, travailleurs,
matelots et soldats s’insurgèrent contre un régime qui les avaient
livrés pendant quatre ans à l’enfer des tranchées. Dans tout le pays,
des comités de soldats et d'ouvriers se créèrent. Cette révolution
chassa l'Empereur - le Kaiser - et institua la République. Mais très
vite, la révolution politique se transforma en tentative de révolution
sociale.
La Paix
est le récit de ces événements tels qu’ils se déroulèrent dans une
petite ville allemande. Le roman s’ouvre avec la chute de l'Empereur. Le
narrateur, un lycéen de seize ans qui veut tout comprendre, croise
divers personnages qui sont autant de reflets de cette Allemagne en
révolution : le militant révolutionnaire spartakiste Adalbert König,
dévoué à la cause de l’émancipation ouvrière, l’avocat Hoffman,
politicien roué, partisan de la république bourgeoise que la
social-démocratie met en place après l’effondrement de l’empire
allemand, l’industriel Ziel enrichi par la guerre, le chef comptable
Klein respectueux de l’empereur et de la hiérarchie, l’intellectuel
individualiste Max Frey, aussi prompt à suivre la révolution qu’à
l’abandonner à la première difficulté...
Les personnages du roman d'Ernst
Glaeser ne sont ni à la tête de la révolution, ni au cœur du foyer
révolutionnaire. Ils en sont les protagonistes. Et l'auteur nous fait
vivre au jour le jour, les joies, les haines ou les désespoirs de ceux
qui furent entraînés par le mouvement révolutionnaire, ou au contraire,
les sentiments des réactionnaires, des nationalistes, des possédants,
des hauts officiers, de ceux qui étaient viscéralement hostiles à tous
qui se révoltaient. A travers ce roman, le lecteur français découvrira
une partie largement méconnue de l'histoire du peuple allemand.
Le roman La Paix
fut écrit en 1929. Sa traduction connut un grand succès en France dans
les années trente. Quelques années plus tard, les nazis arrivés au
pouvoir livraient les romans d'Ernst Glaeser au bûcher.
Extraits de "la Paix" relevés par Maxime NEMO : (dans son Journal I 1928-1939)
"Nous avions cru à l'empereur.... l'empereur s'était enfui.
Nous avions cru à une juste cause, et derrière
cette juste cause, il y avait le monde grimaçant des affaires.
Nous avions cru à la bravoure... la bravoure n'avait servi de rien.
Nous avions cru à l'Etat... l'Etat craquait, s'effondrait.
Nous avions cru à la bonté....mais la bonté était morte.
Nous avions cru à l'essor de la nation..... mais la
Nation s'était transformée en une troupe de
"mercandis"
Nous avions cru en Dieu mais il avait gardé le silence. (p.69)
" Ce que nous voulons nous autres marxistes, c'ets une base
économique grâce à laquelle tous les hommes
pourraient devenir vraiment des hommes; peu importent les nuances qui
en résulteront ensuite, pourvu que chacun parte du même
point. la société sans classes n'est point une bouillie
où tous les pains ont cuits de la même façon. La
société sans classes est un bassin à clarification
, dans lequel tous doivent passer.Nous ne portons nulle atteinte au
travail et au faire de l'individu... Nous lui demandons seulement de ne
pas utiliser son travail comme un moyen pour dominer ses semblables et
les exploiter et de ne pas réaliser par son faire un
bénéfice qui ne profiterait qu'à lui seul".
"La Thèse" (d'Adalbert König le communiste)
était la suivante : " toutes nos pensées sont
vouées à la stérilité, tant qu'elles ne se
traduisent pas par des actes" (P.60)
Il ( le même) se plaçait à cet
étrange point de vue qu'aujourd'hui le caractère
d'un homme était modelé par sa profession et non
par ses finalités." (p.60)
"Les caractères changent suivant les conjectures économiques" (Karl Marx)
(du même) "Le destin de chaque individu ne commence
qu'avec l'établissement des conditions économiques"
(p.63)